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Ces dernières semaines, la multiplication des situations de crise dans l’univers agro-alimentaire, avec les dossiers Kinder et Buitoni, vient utilement nous rappeler à quel point l’exercice de la communication de crise fait aujourd’hui partie des usages quotidiens.
Comme toujours, ces événements donnent l’occasion à de multiples experts auto-déclarés de venir expliquer sur les plateaux, les ondes ou dans les colonnes de la presse écrite, toutes les erreurs commises par les dirigeants d’entreprises. Quand on intervient depuis de nombreuses années sur ce type de sujets, on a pourtant vite fait de comprendre, comme le dit l’adage, que la critique est aisée et l’art toujours difficile, car aucune crise ne ressemble à une autre. L’humilité de l’expérience invite à rappeler que seules la pression et l’émotion font office de caractéristiques communes.
Avec le recul, il est donc toujours simple de donner des leçons, mais l’enjeu de la communication en situation de crise est justement de savoir gérer au mieux ce manque de recul dans l’instant, quand se concentre, dans un minimum de temps, un maximum de pression (sanitaire, juridique, médiatique…) et un maximum d’émotion qui prime sur la raison, comme la perception prime sur le fait et le symbole sur la réalité. Tout ce qui peut conduire aux erreurs, maladresses ou dérapages dont on peut peiner à se remettre.
C’est là que, plus que de leçons a posteriori, les dirigeants peuvent avoir besoin de mise en perspective et de quelques clés pour les aider à la décision. L’étymologie du mot crise, du grec puis du latin, nous renvoie d’ailleurs aux deux notions de jugement et de décision entre des choix possibles.
Très schématiquement, les crises peuvent se distinguer entre deux familles.
Les premières doivent essentiellement s’anticiper sur le fond, dans le cadre de cartographies intégrant pleinement les risques d’opinion. C’est la discipline de l’issue management chère aux anglo-saxons, qui consiste à analyser en permanence les enjeux d’opinion inhérents à son métier ou son modèle, à veiller les signaux faibles, et à faire la pédagogie nécessaire.
Les crises accidentelles, se préparent, elles, essentiellement sur la forme, car le scénario n’est jamais écrit à l’avance. L’important est d’anticiper en amont tous les points d’organisation et de logistique permettant de gagner du temps une fois la crise survenue et de desserrer l’étau (messages-clés selon les situations, cellule de crise prédéfinie et sensibilisée, canaux de communication exceptionnels prévus, porte-parole potentiels identifiés et formés…). Se préparer permet ici de partager des clés, et surtout de limiter l’effet de surprise pour lever les blocages qui paralysent l’action.
Et lorsque la crise survient ? L’important est alors de savoir adapter sa communication aux exigences du paysage médiatique, où l’on retrouve systématiquement 4 phases.
On vous pardonnera toujours des défauts de fonctionnement dans votre organisation, on ne vous pardonnera jamais de cacher des informations ou de chercher à fuir vos responsabilités. Plus que de montrer que vous avez été irréprochable, l’enjeu est bien ici de démontrer que vous vous êtes donné les moyens de maîtriser la situation de crise traversée, et, surtout, de le faire savoir.
Dans la revue #8 – Printemps 2022 de OUR(S) – réservée aux abonnés, Jean-Marc répond aux questions de Mathieu Ozanam sur la préparation et la réaction en cas de crise.
Découvrez également le dossier spécial dédié à la communication de crise de Major, et notamment la video « Les conseils d’un expert » pour lister ensemble quelques bonnes pratiques à observer pour réussir sa communication de crise.
https://major.com/dossier-15-la-com-de-crise-ca-s-anticipe/
(*) Cardinal de Retz